Le programme de jeu responsable de la BCLC remis en question

La BCLC a publié un surprenant rapport sur le pari en ligne en Colombie-Britannique. Il en ressort que 46% des revenus proviennent de seulement 5% des parieurs.

Nous savons tous que le pari en ligne est légal en Colombie-Britannique et que le gouvernement possède son propre casino qui est géré au niveau provincial. De nouvelles recherches ont toutefois révélé que PlayNow, le site de jeu en ligne du gouvernement de la Colombie-Britannique obtient 46% de ses revenus grâce à seulement 5% de ses joueurs. Cela est pour le moins troublant, et lorsqu'on examine ces chiffres d'un peu plus près, on se rend compte que ces 5% correspondent à 619 joueurs.

Les résultats de cette nouvelle étude faite par le Centre for Gambling Research de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) laissent penser que la BCLC devrait peut-être revoir ses propres pratiques en matière de jeu responsable, surtout celles relatives à PlayNow.com. De toute évidence, la dépendance de l'établissement vis-à-vis d'une infime partie de sa clientèle (qui génère près de la moitié de ses revenus de casino en ligne) n'est pas quelque chose dont il peut être fier.

Les recherches menées par l'UBC prennent en compte un seul mois d'activité sur le casino PlayNow, en l'occurrence le mois de juin 2015. Les résultats ont montré qu'il y avait 41 041 utilisateurs au cours de cette période, et que 48 millions de paris ont été effectués pour un montant total de 118 millions de dollars canadiens. Seuls 30% de ces joueurs ont joué sur le casino en ligne, et pourtant cela a compté pour 96,7% des mises placées, dont 80% sur des machines à sous.

Les joueurs de loterie en ligne qui disposent d'un budget moyen avaient placé neuf mises dans le mois, pour une somme avoisinant les 3,40 $ CA par mise. Les joueurs de casino en ligne avaient quant à eux placé 763 paris pour une moyenne de 1,20 $ CA chaque fois.

20% des joueurs les plus actifs sur PlayNow ont placé à eux seuls 82% des paris en ligne sur cette période. Les 5% dont il était question plus haut, et qui correspondaient seulement à 619 joueurs, avaient contribué à hauteur de 45,9%. Ces joueurs ont placé près de 12 594 paris au cours dudit mois, ce qui représente environ 420 paris par jour pour une moyenne de 6,40 $ CA par mise. Cela faisait un total de 66 361 $ CA pour l'ensemble du mois.

Maintenant, il convient de souligner que l'argent investi au pari diffère de l'argent perdu au pari. De plus, les machines à sous ont un taux de redistribution, ce qui signifie qu'elles retournent un certain pourcentage des mises aux joueurs sur une période donnée. Les statistiques relatives aux paiements accordés par PlayNow pour le compte du mois de juin 2015 n'ont toutefois pas été publiées.

Les articles parus dans la presse reprochent à la BCLC de s'appuyer sur les joueurs compulsifs pour engranger une grande partie de ses revenus de casinos en ligne, d'autant plus qu'il est probable que les mêmes chiffres soient observés dans les établissements physiques. La BCLC maintient bien évidemment qu'elle doit sa popularité au fait qu'elle gère le seul site de pari légal au niveau provincial pour les résidents de la Colombie-Britannique. Elle soutient aussi que les joueurs peuvent compter sur elle pour mettre en avant la sécurité publique au détriment de la génération de revenus. Les résultats de cette étude laissent pourtant penser que ce n'est pas le cas.

La BCLC signe un accord de licence avec MGM Resorts pour le programme de jeu responsable GameSense

Récemment, la BCLC s'est réjouie d'avoir signé un accord de licence avec MGM Resorts. Ce partenariat permettra aux opérateurs de casino de MGM d'intégrer le programme de jeu responsable GameSense de la British Columbia Lottery Corporation à leurs établissements à travers les États-Unis.

La couverture médiatique qu'a connue l'étude de l'UBC a eu un impact négatif sur le succès qu'aurait dû avoir cet accord, et la BCLC est apparemment obligée d'expliquer pourquoi les opérateurs de jeu devraient utiliser son plan de sécurité alors que ce dernier semble présenter d'énormes failles.